Lucie Marinier – Matérialité et durabilité de l’œuvre d’art, du musée à l’espace public in Séminaire Médium en design dirigé par Annie Gentes et Pierre Lévy
Les matériaux choisis par nombre d'artistes contemporains pour leurs oeuvres (objets manufacturés, éléments putrescibles putrescibles, créations in situ…) amènent à s'interroger sur la part de matière qui est partie indissociable de l'oeuvre - et doit à ce titre être « patrimonialisée»- et celle qui concourra uniquement à son « activation » en présence du public. Comment articuler cette question avec celles du geste original d'une part, et de la volonté de l'artiste quant à la forme, voire l'utilisation, de son oeuvre d'autre part? Ces questions se posent pour les musées mais plus encore dans l'espace public, où l'usure et l'usage obligent à considérer différemment les matériaux composant les oeuvres et leur durée de vie. L'expérience (Dewey), celle du visiteur comme celle de l'artiste, sont également spécifiques « outdoor» (Joëlle Zask) et amènent à reconsidérer la matérialité mais aussi le positionnement dans l'espace et dans le temps de l'oeuvre d'art. Le développement de projets artistiques à valeur d'usage implique de penser l'efficacité de l'objet et, là aussi, de la volonté de l'artiste.
En repartant du texte fondateur de Donald Schön (1992) sur la «conversation réflexive avec les matériaux», nous vous proposons de discuter de la variété et de l’agentivité des médiums du design et de la façon dont le designer fait sens des matières au sein de sa pratique. Nous souhaitons également comprendre comment cette conversation avec les matériaux se poursuit aussi dans l’appropriation des objets au sein des pratiques du quotidien.